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 Les loisirs sportifs et culturels étaient très prisés.

Les jours de repos, nous partions à la journée dans la campagne environnante, pour jouer au foot ou aux boules avec nos enfants. La pratique du sport était très répandue. Pour nous détendre, après le travail, nous faisions des matchs de hand-ball avec les élèves, ou nous allions courir dans le stade ou sur les collines autour de la ville parmi les fleurs odorantes.

L'hiver, pendant les vacances, nous aimions retrouver le soleil, le sable chaud, les oasis et les nuits bleues du Sahara ; nous partions à deux ou trois voitures, la tente dans le coffre avec quelques provisions. Nous passions les étés torrides au bord de la mer sur la corniche kabyle, qui est l'un des plus beaux coins d'Algérie pour la plongée. Au programme : boules, baignade et brochettes !

La plupart des coopérants supportaient donc assez bien l'épreuve de l'exil en terre d'islam. Souvent d'origine sociale modeste, ils étaient peu exigeants. Dotés d'un solide sens de l'humour, ils faisaient volontiers de l'esprit à propos des dysfonctionnements de l'économie planifiée ou des «difficultés conjoncturelles de la Révolution». Pour garder le moral, nous organisions, avec les moyens du bord, des spectacles et des fêtes magnifiques.

Il n'y avait pas de chaîne de télévision francophone ou de vie culturelle digne de ce nom. Nous cultivions donc la conversation amicale et la lecture, et nombreux étaient ceux qui faisaient des études par correspondance pour préparer leur retour en France.

Les rapports avec la population étaient généralement empreints de cordialité : nous partagions son sort. Nous vivions les mêmes difficultés dans le travail et la vie quotidienne, même si, en tant que Français, nous avions un statut privilégié : nous percevions une partie de notre traitement en francs. Nous étions d'autant mieux acceptés que nous étions peu nombreux et dispersés dans les quartiers : le voisinage mettait un point d'honneur à accueillir dignement l'étranger et à lui faire découvrir les saveurs de la cuisine algérienne ! Quelques rares marques d'hostilité se manifestaient parfois, que nous avions du mal à comprendre : l'idée qu'il pouvait exister dans l'opinion publique un courant xénophobe ne nous effleurait pas l'esprit. C'était tout bonnement impensable, tant le prestige de l'Algérie était grand sur la scène internationale. Nous étions pris sous la coupe de l'idéologie, incapables de voir la réalité ; les faits ne comptaient pas, mais seulement les préjugés et ils nous aveuglaient.

Je garde un bon souvenir des neuf années que j'ai passées en Algérie. J'ai appris à porter un regard neuf sur mon propre pays et à l'apprécier davantage. J'ai surtout appris à vivre heureux simplement, en puisant dans mes propres ressources. Enfin, j'ai acquis une aversion définitive pour tous les fanatismes et toutes les démagogies.

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