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Les conditions de travail étaient difficiles dans l'enseignement.
Le matériel pédagogique était rudimentaire, l'encadrement
inexistant, et surtout, les effectifs étaient pléthoriques
: les classes de cinquante élèves et plus étaient
courantes... Certains enseignants étrangers faisaient, malgré tout, du militantisme pédagogique, se réunissant fort tard en soirée, pour tenter d'améliorer les méthodes d'enseignement du français langue étrangère, dans le contexte difficile de massification et d'arabisation que nous connaissions. Le surinvestissement dans le travail était pourtant mal vu : pourvu que l'on fût assidu au travail, on en faisait toujours assez ; personne ne nous en demandait davantage. Les collègues algériens, moins bien payés que nous, n'auraient certainement pas apprécié que nous fissions de l'excès de zèle. Les satisfactions professionnelles étaient donc plutôt rares, sauf peut-être dans les lycées de jeunes filles, où la culture française était considérée comme un facteur d'émancipation par rapport à la tradition. J'ai trouvé là des élèves brillantes et très motivées, comme je n'en ai jamais rencontrées en France pendant toute ma carrière. Leur soif de connaissances était prodigieuse, leur curiosité insatiable. Je pense souvent à elles et me demande ce qu'elles sont devenues. |